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La belle saison
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12 octobre 2008

Odeur de sainteté

Et si l'ardente religieuse de Gabriel de Lavergnes, sieur de Guilleragues, en son temps écrivain anonyme des Lettres Portugaises, avait contribué à l'élaboration de la splendide bougie Carmélite de la manufacture Trudon, aurait-elle écrit le charmant petit texte que l'on découvre lorsqu'on décachète la boîte?

carmelite

Parfum de murs anciens, à l'ombre des cloîtres et des couvents, cette senteur de pierre moussue et fraîche raconte les silhouettes noires et blanches des soeurs au silence de l'office. Dans la lumière des cierges et de la psalmodie, Carmélite évoque la paix de l'âme et la nuit des temps.

Certes non. Car la paix de l'âme n'est pas à tout prendre l'état d'esprit des Lettres Porgugaises. Pour preuve cet extrait, éloquent, de la lettre III.

"Je ne sais ni ce que je suis, ni ce que je fais, ni ce que je désire : je suis déchirée par mille mouvements contraires. Peut-on s'imaginer un état si déplorable? Je vous aime éperdument, et je vous ménage assez pour n'oser, peut-être, souhaiter que vous soyez agité des mêmes transports : je me tuerais, ou je mourrais de douleur sans me tuer, si j'étais assurée que vous n'avez jamais aucun repos, que votre vie n'est que trouble et agitation, que vous pleurez sans cesse, et que tout vous est odieux ; je ne puis suffire à mes maux, comment pourrais-je supporter la douleur que me donneraient les vôtres, qui me seraient mille fois plus sensibles?"

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