Avant le grand sommeil
Picasso, Olga dans un fauteuil, 1917
Avant que le Musée Picasso installé dans l'hôtel Salé ne ferme ses portes, en septembre prochain, en vue d'une restauration prévue sur trois ans, précipitez-vous de ce pas dans le Marais afin d'y redécouvrir le peintre de génie que fut Picasso. Les oeuvres bénéficient d'un nouvel accrochage, ce qui désoriente la visite et fait sortir le visiteur des sentiers battus. C'est à Daniel Buren que l'on doit ce sursaut avant le grand sommeil. Mais ce n'est pas tout.
Un travail in situ de Buren, La Coupure, met en valeur l'hôtel Salé, belle au bois dormant architecturale que titille gracieusement et intelligemment l'artiste contemporain. Séparant les espaces existants, en inventant d'autres, par le biais de panneaux de miroirs gigantesques et d'échafaudages, Buren guide le regard. Il habille les carreaux des fenêtres de la cour de couleurs vives qui, s'il fait soleil, portent leurs ombres acidulés sur les marches et les murs de l'escalier d'honneur, sur le parquet des petits salons. C'est rafraichissant, cela donne de la légèreté au musée, et continue d'alimenter la réflexion que propose Daniel Buren sur le partage, -c'est le cas de le dire-, de l'art contemporain au sein l'espace public.