Neuf cents pages, deux cent mille mots
"Neuf cents pages, deux cent mille mots", s'extasia Virginia Woolf une fois son livre terminé.
Découverte édifiante et ravie des Années, de Virginia Woolf. Les années passent, et avec elles une famille change, des êtres traversent maints décors extérieurs et font d'inombrables voyages intérieurs. Témoignage sensible et sensoriel d'une époque, qui s'étend par petites tranches plus ou moins irrégulières, 1881, 1891, 1907, 1908, 1910, 1911, et j'en passe.
Cher Roger M.G, c'est comme elle que j'aurais aimé écrire. En ce moment son écriture me colle à la peau, et je me réfugie au calme des impressions et des pensées de ses personnages pour y goûter un peu de beauté.
Cher Roger M.G, je crois que je sais qui vous êtes. Vous en aurez la preuve dans quelques jours...
“Ma vie, songeait Eleanor. C'est étrange. Pour la seconde fois, ce même soir, quelqu'un lui parlait de sa vie. Et je n'en ai pas, se dit-elle. La vie ne doit-elle pas être une chose qu'on peut manier et présenter ? Une vie de soixante-dix ans. Mais je ne possède que le moment présent... Des millions de choses lui revenaient en mémoire. Des atomes dansaient séparément puis s'aggloméraient. Mais comment pouvaient-ils composer ce que les gens appellent une vie ?”