D'un époque à une autre, souvenir d'une épopée belge
Nous sommes parties tôt le matin afin d'être là à l'ouverture de ce magasin de meubles où tout semble facile à monter et où une table de chevet peut être à l'origine d'une dispute mémorable... Elle m'avait dit : si je résiste trop, n'insite pas et laisse-moi dormir.
Quand nous sommes arrivées sur l'immense parking, nous étions toutes seules... Une heure d'avance, dans une campagne belge un peu désolée. Elle m'a dit : dire que j'aurais pu dormir une heure de plus.
Nous sommes allées en voiture jusqu'à Arlon, où nous avons regardé les maisons Art-déco qui longent les rues, en en choisissant une, à vendre et magnifiquement restaurée, pour y vivre, peut-être. Elle m'a demandé : est-ce que tu serais capable de tout quitter pour une maison?
Nous cherchions un café pour attendre l'heure de l'ouverture. Finalement, nous avons débarqué dans la cafétéria d'un supermarché aussi désolé que la campagne que nous venions de fuir. A l'intérieur, une sorte de gaieté, une bonne humeur belge, des gens attablés devant un croissant, un café. Nous avons choisi des pistolets (petits pains), et de la pâte à tartiner nationale. Un sentiment d'exotisme charmant nous a envahies. Le petit pain tartiné de chocolat était délicieux, le monsieur de la caisse amitieux (amical). Nous avons appris, en lisant des publicités, que les écoliers belges mesurent avec une latte, non une règle.
Nous avons quitté les lieux non sans avoir fait l'emplette, dans le supermarché, d'un pot de la mixture que nous venions de découvrir, et avons repris notre chemin, habitées par le sentiment d'avoir vécu une jolie expérience...
Hier, en rangeant sa chambre de jeune fille, elle a redécouvert une vieille boîte, et m'a fait remarquer que la marque de notre pâte à tartiner était très ancienne....